L’industrie des télécommunications évolue continuellement, adoptant les technologies de pointe pour améliorer la vitesse et la fiabilité de la connectivité. La France, à la pointe de cette transition, se dirige vers une fermeture complète de son réseau ADSL basé sur le cuivre d’ici 2030, favorisant une ère dominée par la technologie de la fibre optique. Cette évolution soulève des questions sur l’avenir du marché du cuivre.
Le déclin du réseau cuivre
Depuis plus de 150 ans, le cuivre a joué un rôle central dans les télécommunications, servant d’infrastructure à la téléphonie et, plus récemment, à l’Internet à large bande. En 2023, il resterait encore un peu plus de 9 millions d’abonnés ADSL en France. Toutefois, le nombre d’utilisateurs de la fibre a surpassé ceux de l’ADSL en 2022, selon l’Arcep, principalement en raison de l’augmentation du télétravail à la suite de la pandémie mondiale.
La maintenance du réseau cuivre, géré principalement par Orange, coûte 500 millions d’euros par an. Le cuivre est plus sensible aux conditions météorologiques, consomme plus d’énergie et offre un débit bien inférieur à la fibre optique. De plus, le maintien de deux réseaux en parallèle (cuivre et fibre) double le coût de l’entretien. Par conséquent, le gouvernement a choisi de privilégier la fibre optique comme principale technologie de communication, via le Plan France Très Haut Débit.
L’Impact sur le Marché du Cuivre
La fin programmée de l’ADSL pourrait laisser supposer une réduction de la demande de cuivre. Cependant, l’avenir du cuivre n’est pas en péril. En fait, la demande de cuivre devrait augmenter en raison de ses nombreuses autres applications.
L’essor des véhicules électriques, la production d’énergie renouvelable et le développement des infrastructures sont quelques-uns des secteurs clés qui pourraient stimuler la demande de cuivre. En outre, une étude du Generate Project a montré que, dans les scénarios de réchauffement global de 2 et 4 degrés, la capacité de production de cuivre devrait augmenter de manière significative pour soutenir la transition énergétique. Cela nécessitera des efforts considérables pour développer davantage les réserves de cuivre.
La production mondiale du cuivre peut-elle suivre ?
Le cuivre reste un matériau précieux sur le marché mondial malgré la montée en puissance de la fibre optique dans les télécommunications. D’après le dernier rapport sectoriel du cabinet d’analyse de marché Fitch Solutions, le Chili est le premier producteur mondial avec plus de 5,5 millions de tonnes métriques par an, tandis que le Pérou a augmenté sa production de 77% entre 2015 et 2019. La Chine est un important producteur et consommateur de cuivre, mais prévoit de réduire ses importations. La province du Katanga en République démocratique du Congo (RDC) produit une quantité importante de cuivre grâce à des investissements chinois croissants dans les mines de cuivre.
Cependant, la production mondiale de cuivre pourrait être menacée à long terme avec la diminution de la production au Chili et au Pérou, représentant 40% de la production mondiale, et les menaces de fermeture de la plus grande mine de cuivre du monde, Escondida, en raison de son utilisation controversée de l’eau. Néanmoins, de nouvelles opportunités de croissance se présentent grâce à l’accélération de l’exploitation de la mine Oyu Tolgoi en Mongolie, qui est l’une des plus importantes du monde, et des découvertes récentes telles que la mine de Quellaveco au Pérou et Kamoa-Kakula en RDC, qui est en voie de devenir le plus grand complexe minier de cuivre au monde.
Les tendances du cuivre dans le marché des câbles
Le marché des câbles est un autre domaine clé pour le cuivre. Selon les prévisions du cabinet d’études Technavio, ce marché devrait croître à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 3,21% sur la période 2021-2026. Des facteurs tels que l’augmentation de l’investissement dans les réseaux intelligents, la croissance de la production d’énergie renouvelable, notamment avec l’émergence des parcs éoliens en mer, le développement urbain et les initiatives gouvernementales pour moderniser les infrastructures de transmission et de distribution alimentent cette croissance.
Il y a aussi une tendance vers l’adoption de la “fibre profonde”, où les opérateurs de systèmes multiples (MSO) cherchent à rapprocher la fibre des clients pour fournir un meilleur service. En outre, les fabricants de câbles augmentent leurs capacités de production de câbles résistants au feu pour répondre à la demande croissante de ces produits par les secteurs du bâtiment et de la construction.
Alors que le réseau ADSL en France s’efface progressivement, l’avenir du cuivre semble loin d’être menacé. En fait, avec une augmentation de la demande dans divers secteurs, l’avenir du cuivre semble assuré. La transition vers la fibre optique en France symbolise une évolution technologique naturelle, où les technologies plus anciennes cèdent la place à des innovations plus efficaces et respectueuses de l’environnement. L’industrie des télécommunications montre l’exemple, mais le cuivre, un matériau essentiel, continue de trouver sa place dans notre avenir technologique.
